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  • Writer's pictureThierry Van Biesen

Les plateformes photo: solution ou plaie?

Updated: Nov 21, 2021

Avec les besoins croissants de production d’images, fixes et animées, beaucoup d’entreprises se retrouvent un peu submergées et n’ont pas les ressources pour tout créer elles-mêmes. La plupart n’ayant pas non plus les moyens de se payer une agence de com, elles délèguent en interne à un.e responsable com. Qui va devoir remplir les différents canaux et réseaux sociaux qu’il faut nourrir avec une régularité sans faille.

Topview of a w woman photographer points her camera at the sky
©Elien Decommer

Comment produire toutes les images qu'il vous faut?


Alors il y’a la solution des banques d’images, qui permettent de créer des posts facilement, en se faisant aider de Canva pour la mise en page. Ça marche et leur boss apprécie leur productivité. On gagne en vitesse mais on perd en originalité, vu que les mêmes images peuvent être reprises par un tas d’autres boîtes et même des concurrents qui auront peut-être un texte plus « aspirationnel » et une mise en page plus « impactante ». De plus, pour construire votre marque, ce qui est plus important que d’accumuler les likes en pagaille sur des images mignonnes ou des memes rigolos, c’est de rendre attirantes votre histoire que vous voulez raconter, et vos valeurs que vous voulez illustrer.


Photographer jumping into the frame to grab his picture
©Aziz Acharki

Et là vous vous dites qu’avoir sous la main un outil qui vous permette de produire des photos, des vidéos de vos services et produits, en quelques clics, sur un tableau de commande pour organiser et suivre les prises de vues, ce serait pas mal.

Alors vous cherchez sur Google et tombez sur 36 boîtes à la même promesse et vous vous demandez laquelle choisir. Vu l’état à peine post-embryonnaire du marché de ces plateformes, vous avez intérêt à en choisir une qui est active sur le territoire où vous en avez besoin, c’est celle qui aura des prestataires qu’elle connaît et a validés.


Les plateformes et leurs promesses

A man holds a picture of a scenery right in front of that scenery
©Jakob Owens

Commençons donc par les françaises. La plus notoire, et celle qui paie le moins bien, MEERO qui a levé 230 Mio€, est méprisée par les photographes pros, se targue d’employer des opérateurs de capture plutôt que des pros aguerris, et d’utiliser une IA de retouche pour rendre les images « pro ». Ce procédé lui permet de nier la qualité d’auteur du photographe, et de s’approprier les droits d’utilisation qui selon leur contrat n’appartient plus au photographe, mais à Meero. Les autres plateformes se partagent le reste du gâteau de notoriété. OCUS n’a pratiquement que des plateformes (donc des intermédiaires) comme clients, qui ne peuvent ou ne veulent pas payer des prix permettant aux créateurs de vivre de leur production. Les missions proposées par ces deux premières oscillent entre 47 et 60€ pour ce qui finit par prendre deux ou trois heures de temps. Entre la pré-production, parce que le photographe doit appeler ou emailer le prospect pour organiser la prise de vues, le déplacement vers le lieu de prise de vues, la prise de vues elle-même, et la post-production (même si ces boites proposent de faire la retouche, les photographes doivent quand même choisir et developper leurs images, puis les télécharger sur la plateforme). Ce tarif ne peut pas garantir à ces plateformes une adhésion des bons créateurs d’images parce qu’il ne permet pas de vivre de ce métier. Une autre française, OOSHOT, ne travaille pas pour de grosses plateformes, mais plutôt pour des clients institutionnels qui privilégient le rapport qualité/prix au seul prix. Elle organise des productions internationales pour ses clients, et leur fournit de bons photographes à des prix qui lui permettent de fidéliser ces créateurs d’images et dès lors offrir à ses clients un pool efficace et de confiance, qui produit régulièrement des contenus de qualité. Malgré sa clientèle et base de créateurs fidèles, elle a une croissance et une « disruption » moins impressionnante pour les médias et les investisseurs que les deux autres.

Top view of a businessman looking at images on his smartphone
©Eduardo Peralta

CHERRYDECK propose un accès à un large pool de talents dénichés sur Insta et fait payer les photographes pour être mis en avant et avoir accès aux missions proposées, et donc le maximum de chances d’avoir du boulot (ce droit d’accès de quelques euros par mois, est très bas, si on obtient vraiment des jobs corrects grâce à la mise en avant sur le site). Quand on regarde la liste des photographes dans leur « engagement groups » (groupes telegram supposés booster votre engagement IG en incitant les autres membres à liker et commenter vos posts), on se dit qu’il y’a là une grande majorité d’amateurs pas vraiment aptes à bosser pour de la commande pro.

GETTY propose en plus de son stock, une formule de commande avantageuse pour les clients, et moins pour les photographes: le client émet une demande, un BRIEF, qui est transmis à tous les photographes Getty qui produisent alors des images selon ce brief, et si le client choisit une ou plusieurs des images produites par ces photographes, ils recevront chacun près de 250€/image pour une cession exclusive de leurs droits.

SNAPWIRE l’américaine commence son entrée sur le marché français et il reste donc à voir comment ses photographes adossés à sa solide plateforme de production en ligne satisferont les exigences des clients hexagonaux.


Le PRIX du marché

Top view of a photographer standing in a river and bending down to get the right shot
©Noah Feldman

Ce que ces plateformes sont en train de faire, collectivement, même si elles aimeraient toutes être la seule à le faire, c’est établir un « prix du marché » pour les photographes. Au vu des différentes offres présentées, on arrive à des tarifs côté photographe de 50€/h pour les low-costs, et 250€/H pour les autres, surtout pour les marchés B2C et B2B optimisables (en termes de process de prise de vues et post-production), comme l’immobilier, l’événementiel, le portrait d’entreprise. Sachant que ces plateformes font une marge qui avoisine souvent les 50%, ou bien plus, et qu’un photographe qui travaille une heure pour un client passe en fait une demi-journée entre ses déplacements, et sa post-production/livraison, on en arrive à un tarif effectif d’au mieux 12,5€/h et au pire 6,25€/h pour les low-cost, et au mieux à des tarifs plus acceptable de 62,5€-100€/h pour les autres plateformes. Sachant que certaines low-cost ne demandent pas au photographe la post-production, et qu’il ne doit compter que ses déplacements, et sa sélection puis livraison des images brutes à la plateforme qui se charge de la post-production/retouche et de la livraison au client, on pourrait remonter à 8.5-17€/h pour ces low-costs. Ce qui n’est pas envisageable dans une situation de freelancer/indépendant vu les investissements et l’irrégularité de cet emploi.

Je propose donc qu’à moins de se robotiser et éliminer le photographe les plateformes low-cost perdront pied et verront leur marché diminuer, surtout si d’autres proposent des solutions et prix plus réalistes pour les deux parties, s’assurant ainsi l’adhésion de vrais talents photographiques.


Vont-elles tuer les photographes indépendants?


Un autre effet secondaire, c’est qu’elles vont pousser hors du marché les photographes dont le niveau de qualité et de talent n’est pas assez au dessus de ce que les low-cost peuvent proposer, et la méthode immo de Meero, si elle ne produit pas d’oeuvres d’art, fournit des images descriptives qui peuvent servir le besoin du le client. Car il s’agit bien d’un marché, et non d’une œuvre de bienfaisance pour les créateurs, qui doivent servir un client et lui donner des images dont il estimera la valeur comme correcte par rapport au prix payé. C’est à dire qu’elle lui rapporteront plus qu’elles ne lui coûtent.

Logique de guerre, les low-cost essaient donc d’éliminer le photographe au lieu de faciliter et rendre plus efficace son travail au point d’abaisser son prix, pour offrir qualité d’image au client et qualité de vie au photographe.


©Annie Spratt

À charge donc pour les créateurs d’image d’affiner leur talent et leurs capacités commerciales pour continuer à séduire et servir des clients qui sauront les apprécier et qui ne trouveront pas leur compte avec les plateformes. Les robots et l’IA sont là qui redistribuent les cartes et modifient le travail des humains. Voyons comment et qui s’adaptera pour garder une valeur commerciale attirante.


Lesquelles vont survivre et prospérer?

Le temps fera que celles de ces plateformes qui réussiront seront celles qui arrivent le mieux à qualifier leurs prestataires, selon des critères de sélection sur leur portfolio, mais aussi surtout sur leurs évaluations post-jobs: professionnalisme, orientation client/service, capacité à proposer des solutions créatives, réactivité, expérience client. Ce classement leur permettra de toujours proposer les meilleurs à leurs clients, et donc d’avoir une croissance solide. Pour le moment, les low-costs font même de la vente à perte, préfèrent essayer de préempter le marché que de raffiner leur base de prestataires et font donc les erreurs dues à la rapidité de l’expansion qu’elles souhaitent, sans doute dans le but de revendre leur business sur base d’une masse de marché surévaluée, et faire une sortie leur garantissant une retraite dorée à 40 ans, sans avoir vraiment créé les outils qui fluidifient le marché et sont bénéfiques à ses deux vrais acteurs, soit les clients et les photographes.


La bonne? Ce sera celle qui aura créé les outils de gestion de projet et production les plus efficaces, tout en développant une base de données recensant les vrais meilleurs prestataires, mais surtout en construisant une relation de confiance avec ces prestataires, leur offrant un flux de clients, et des outils facilitant leur travail, de façon à ce qu’ils puissent ajuster leurs prix sans que leur chiffre d’affaire ne les incite à changer de métier.


Une opportunité pour les photographes?

Le combat aujourd’hui n’est pas d’essayer de rétablir ce qui était, parce que le marché a radicalement changé, mais de créer ce qui pourrait être, et bénéficier aux clients autant qu’aux photographes. Il s’agira pour réussir d’allier une solution technique capable de simplifier et d’accélérer les tâches nécessaires à la bonne conduite de productions photographiques, à une base de données intelligentes capable de toujours trouver le bon créateur pour la demande du client, au prix le plus juste pour les trois parties. Le tout avec une couche éducative pour enseigner aux nouveaux clients les contraintes du métier de la production d’images, et aux photographes renouvelés les meilleurs moyens de satisfaire aux besoins de ces clients, tout en gagnant décemment leur vie. Une solution technologique assurément, afin de pouvoir limiter sa ponction sur les transactions qu’elle faciliterait et ainsi se faire accepter par les deux parties.


Le meilleur pour la fin: une liste :-)



Liste des options. Attention tous les tarifs sont donnés en prix de vente client (les marges de ces sociétés ne sont pas officielles)

BLINK (USA) (app) (Pros et B2B) payant pour les photographes 8-40$/mois

BLINK INC (plutôt amateurs et B2C)

BOOKACAMERAMAN B2C et B2B pour du low end

BOOKINGAPHOTOGRAPHER (NL) Pros B2C et B2B, fonctionne comme un service d’achat d’art avec la fondatrice Ania Orlowska

BOOM (IT) B2B d’après leurs clients low end (Uber eats, Deliver, Housing, Onefinestay) les tarifs sont sans doute du niveau Meero)

CHERRYDECK (D) (non curated et B2B budgets cohérents) payant pour les photographes

EVERSNAP (USA) (app) acquis par SNAPPR

EYEEM (DE) (app)

FLYTOGRAPHER (USA) semi-pro B2C photographes de voyages + une offre simple de portraits lifestyle pour le personal branding

FOAP (PL) (app)

GETTY (USA) (app) B2B lance des appels à contribution sur des projets initiés par ses clients, et les photographes qui produisent ces images sur mesure ne sont payés que si le client achète des images, aux alentours de 250$:image tous droits cédés

LEMONONE (D) B2C

LOCALGRAPHER (USA) B2C photographes de vacances/voyages (client paie 250*/H pour une session avec 100 images)

LOCALLENS (USA) B2C photographes de vacances locaux

MEERO (FR) (app) (low-cost B2C et B2B) beaucoup de missions pour espérer 1500€/mois

MOSAWER (EGY)

OCUS (FR) (low-cost et moyen B2B)

OGRAPHR B2C et B2B tarifs 60-250+*/h

OOSHOT (FR) (Pros et moyen B2B budgets cohérents et département création/publicitaire)

PERFOCAL (UK) B2C et mid-cost B2B tarifs 99₤/h 700₤/j

PHOTOSESH (USA)(app) B2C occasions familiales 30-95$/h et iphonographers 20-25*/h propose protection des revenus pour les photographes

PRETTYINSTANT (USA) B2C et low end B2B (events, portraits, pas super quality) tarifs entre 200 et 250$/h

PROXYPICS (USA) (app) B2C et B2B uniquement immo

ROCKETPHOTO (USA) B2B uniquement immo

SCOOPSHOT (FI) (app) journalisme en crowdsourcing et B2B low-cost

SHOOTMYTRAVEL B2C photographes locaux pour photos de voyage

SHOTZY (USA) (app) B2C

SMARTSHOOT (USA) B2C et lowend B2B

SNAPPR (USA) (app) (semipros et B2C plus immo)

SNAPWIRE (USA) (app) (Pros et B2B)

SORTEDMEDIA (AUS) B2C et immo + food. Tarifs 65-100€/h en photo et en vidéo. Ont une branche spécialisée en bateaux

SPLENTO (UK) B2C et lowend B2B tarifs 99₤/h en photo et 149₤/h en vidéo

STARCLINCH (IN) B2C

SWEETESCAPE (SG) B2C

TRAVELSHOOT (AUS) B2C photographes voyage et évènements perso tarifs 145 - 255€/h

UTOPIX (BE) B2B basique et avancé

WALLMARKET (FR) B2C et B2B uniquement immo

WESNAP (UK) B2C et low-cost corporate : immo + food


BYLINED (USA) (app) pas mal de mauvaises review disant que les photographes n’ont jamais été payé pour des missions finalisées et livrées

FLATPEBBLE (IN) mariage, B2C en Inde (site en berne, juste une page FB)

JOINTCAPTURE (USA) (app) met en contact photographes et influencers qui ont besoin de shoots hebdomadaires payé 80$/h pour les photographes

MEETAPHOTOGRAPHER (USA) B2C et lowcost B2B fait partie d’un groupe qui trouve des prestataires locaux pour tout


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